Rémunération des syndics de copropriété : rappel des règles du jeu !

27 Mar. 2025 | Infos

La cour de cassation rappelle les règles du jeu en matière de rémunération des syndics de copropriété.

Dans un arrêt rendu le 27 février 2025, la Cour de cassation vient de clarifier des points importants concernant la rémunération des syndics et les droits des copropriétaires. Cette décision, qui s’inscrit dans une jurisprudence constante, mérite l’attention de tous les acteurs de la copropriété.

Restitution des honoraires en cas d’annulation de la désignation du syndic

Le point central de cet arrêt concerne la restitution des honoraires du syndic lorsque la décision d’assemblée générale qui l’a désigné est annulée. La Haute juridiction est formelle : dans ce cas, le syndic doit rembourser l’intégralité des honoraires perçus au syndicat des copropriétaires.

Cette règle s’applique même si :

    • Le syndic a effectivement géré la copropriété pendant la période concernée ;
    • Il a été reconduit dans ses fonctions par la suite ;
    • Les comptes ont été approuvés et le quitus donné.

Les comptes individuels restent contestables

L’arrêt rappelle également un principe important : l’approbation des comptes du syndicat par l’assemblée générale ne vaut pas validation des comptes individuels des copropriétaires. Chaque copropriétaire conserve donc le droit de contester son décompte personnel, même après l’approbation collective des comptes.

Quelles implications pour les copropriétés ?

Cette décision renforce la protection des copropriétaires et souligne l’importance de la régularité des procédures en assemblée générale. Elle invite à la vigilance sur plusieurs points :

    • La désignation du syndic doit être irréprochable sur le plan juridique ;
    • Les copropriétaires doivent rester attentifs à leurs charges individuelles ;
    • Les syndics doivent être particulièrement rigoureux dans leur gestion et leur facturation.

Un équilibre à trouver

Il est important de noter que cette décision ne signifie pas que le travail effectué par le syndic reste sans contrepartie. En cas d’annulation de sa désignation, le syndic pourrait, dans une procédure distincte, demander une indemnisation pour les prestations réalisées, sur le fondement de la gestion d’affaires ou de l’enrichissement sans cause.

Conclusion

Cet arrêt de la Cour de cassation rappelle l’importance du respect des règles en matière de copropriété. Il invite les syndics à la plus grande rigueur dans leurs procédures et offre aux copropriétaires des outils pour défendre leurs droits. Sans bouleverser la pratique, cette décision contribue à clarifier les relations entre syndics et copropriétaires, dans l’intérêt d’une gestion plus transparente et équitable des copropriétés.

Source de l’article en cliquant-ici

Photo de Thierry Wickers, avocats Elige Bordeaux

Auteur de l’article

Thierry WICKERS
Avocat associé à Elige Bordeaux

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Opérations de paiement non autorisées : quels délais pour agir ?

Un arrêt rendu par la chambre commerciale de la Cour de cassation le 2 juillet 2025 apporte une clarification importante sur l'interprétation de l'article L. 133-24 du Code monétaire et financier. Cette décision, qui met un terme à une divergence d'interprétation des...

Perte de chance : 2 arrêts de l’Assemblée plénière le même jour. Quelle chance !

Par deux arrêts du 27 juin 2025, l'Assemblée plénière de la Cour de cassation a mis fin à une incertitude jurisprudentielle en matière de réparation du préjudice de perte de chance.Elle impose désormais au juge d'indemniser la victime pour une perte de chance...

Le pourboire dématérialisé, une aubaine pour l’URSSAF !

La dématérialisation des paiements, si pratique au quotidien, invite le droit à se pencher sur des usages aussi anciens que le pourboire. La Cour de cassation, dans un arrêt du 5 juin 2025, vient de trancher une question née de cette modernité : quel est le régime...

Assurance COVID : l’hôtel était-il du bon côté de la carte ?

Une décision de la Cour de cassation du 19 juin 2025 vient rappeler aux hôteliers les conditions très strictes pour obtenir l'indemnisation de leurs pertes d'exploitation subies durant la crise sanitaire. Pour les professionnels du secteur, l'enseignement est clair :...

La transparence dans la discipline notariale : encore un effort !

Dans un contexte d'évolution de la déontologie et de la procédure disciplinaire, la publication des décisions disciplinaires est essentielle, mais le syst-me actuel révèle des limites notables.Le cadre légal : un progrès depuis 2022L'ordonnance n° 2022-544 du 13 avril...

Les 5 choses à prendre compte lors d’un divorce ou une séparation

1. La résidence des enfants et l'autorité parentale.La question de la résidence des enfants et de l'exercice de l'autorité parentale est primordiale. Il s'agit de déterminer où vivront les enfants, comment seront organisés les droits de visite et d'hébergement, et...

Bulletin Elige – Numéro 10

Découvrez le bulletin Elige n°10consacré à nos avocats en Droit de la famille, des personnes et du patrimoine.Au sommaire de ce nouveau bulletin, on retrouve :PAGE 1Découvrez les avocats des sociétés Elige intervenant en Droit de la famille, des personnes et du...

L’IA juridique face au droit d’auteur, qu’en est-il vraiment ?

L'IA juridique face au droit d'auteur : la décision Thomson Reuters c/ Ross rebat les cartes.Le 11 février 2025, le tribunal fédéral du Delaware a rendu une décision qui fait l'effet d'un coup de tonnerre dans le monde de la LegalTech. L'affaire Thomson Reuters c/...

En cas de fraude bancaire, la responsabilité des banques n’est plus automatique

Deux arrêts récents de la Cour de cassation viennent de redéfinir les contours de la responsabilité des banques en cas d'opérations frauduleuses. Ces décisions, rendues le 15 janvier 2025, ont des implications importantes pour les clients des établissements...

Quand peut-on contester la vente d’un bien par son débiteur ?

L'action paulienne est un outil juridique puissant, mais méconnu, qui permet à un créancier de contester une vente réalisée par son débiteur si cette vente a pour but de le priver de son dû. La Cour de cassation a récemment rendu une décision importante à ce sujet, le...